Plan stratégique de l’hôpital cantonal

Commission santé

10 février 2012

Présentation Rapport HNE

 

Dia 1 – Options stratégiques à l’horizon 2017

Mesdames et Messieurs les députés,

Lors de votre dernière séance, vous avez émis le souhait de ne pas me voir vous présenter le contenu du rapport 12.005 consacré aux options stratégiques d’HNE à l’horizon 2017. Celui-ci vous est, il est vrai, largement connu.

Je vais évidemment respecter ce souhait et me bornerai, dans cette introduction, à vous rappeler les lignes de force suivies par le Conseil d’Etat dans les réflexions qu’il a menées et qui ont conduit aux propositions figurant dans le rapport 12.005.

Cette petite piqûre de rappel me paraît nécessaire, à la lumière des réactions parues dans les différents médias depuis la sortie du rapport, sous l’impulsion de multiples acteurs, réactions qui tendent parfois à déformer les motivations et les objectifs réels du CE.

Nous aurons ensuite tout loisir de débattre du fond du rapport et de reprendre dans le détail, si vous le souhaitez, les questions posées par MM. De Montmollin et Courvoisier et les réponses préparées par mon département qui vous ont été remises.

 

 

Dia 2 – Créer des centres de compétences forts

Le plan proposé se veut une solution cohérente qui privilégie le regroupement des services médicaux en centres de compétences qui favorisent la qualité, la visibilité et l’économicité des prestations.

Des ensembles cohérents sont formés:

  • Tout le femme-mère-enfant reste concentré à un endroit;
  • La traumatologie est réunie à l’orthopédie en un centre médicalement cohérent;
  • La sénologie sera développée sur le site spécialisé en oncologie pour favoriser les synergie nécessaire à l’amélioration de la prestation et de la survie des patientes;
  • La chirurgie générale est regroupée à un seul endroit.
  • La chirurgie ambulatoire également.

Cette stratégie permet d’atteindre plusieurs objectifs:

  • Un objectif de qualité : concentrer les activités permet d’atteindre une taille critique (casuistique) suffisante et d’améliorer ainsi le traitement des patients. En effet, ce n’est qu’en opérant   régulièrement que l’on peut assurer la qualité des gestes médicaux;
  • Un objectif organisationnel : il faut dans toute la mesure du possible éviter les redondances ;
  • Un objectif économique : en ne faisant pas « tout partout », on rassemble les forces et on améliore l’efficience, on fait des économies d’échelle ;
  • Un objectif d’attractivité : on améliore la visibilité et donc l’attractivité pour les jeunes médecins en formation et le personnel médical en général;

La création de centres spécialisés obéit donc à des logiques de qualité, d’organisation, d’économicité, de visibilité et d’attractivité.

 

 

 

Dia 3 – Préparer un éventuel site unique à horizon 2022

Le Conseil d’Etat pense qu’à terme un site de soins aigus unique pour le canton de Neuchâtel pourrait être la meilleure solution. Sa création, quel que soit le scénario retenu, prendra plusieurs années. Il suffit de se rappeler du temps qu’il a fallu pour construire PRT ou du temps qu’il faut aujourd’hui pour construire Rennaz. Les constructions hospitalières sont très complexes et prennent beaucoup de temps. Il faut donc régler la phase de transition. C’est ce qui vous est proposé aujourd’hui.

Dans l’intervalle, nous ne pouvons pas nous payer le luxe du statu quo, de l’immobilisme. L’environnement dans lequel s’inscrit le paysage hospitalier est à évolution rapide. Opter pour le statu quo pour les 5 à 10 ans à venir signifie tout simplement reculer et prendre le risque de voir le système hospitalier neuchâtelois déclassé. Le Conseil d’Etat se devait d’agir. En particulier pour des questions économiques.

Les deux sites de soins aigus seront complémentaires et non redondants.

Les centres spécialisés maintiendront une haute qualité de prestations et seront attractifs pour le personnel médical bien formé.

Le moment venu, ils pourraient être transférés et intégrés dans le site unique de soins aigus, avec un minimum d’adaptations.

 

 

Dia 4 – Donner une réponse politique aux initiatives populaires

Tout au long de sa réflexion, le Conseil d’Etat a recherché un consensus politique large permettant si possible le retrait des initiatives populaires.

Le Conseil d’Etat a toujours pensé qu’il était de sa responsabilité de proposer un contre-projet à même de réunir le canton derrière son projet hospitalier.

Il pense en effet qu’il serait très risqué de soumettre le texte des initiatives de manière brute au vote du peuple. Ces textes sont susceptibles d’exacerber les tensions régionalistes et, par ailleurs, l’acceptation de l’une ou l’autre d’entre elles conduirait sans doute à un immobilisme du système aux effets nuisibles.

Le Conseil d’Etat sait que sa réponse n’est pas parfaite pour tous les initiants, en particulier pour le VDT. Il pense toutefois que les solutions qu’il propose sont à même de satisfaire une bonne partie de la population du VDT.

 

 

 

Dia 5 – Efficience et économicité

Les économies attendues d’HNE doivent provenir de deux sources:

  • Les pistes dessinées par Antarès qui sont pour la presque totalité des mesures ressortant de la gestion opérationnelle de l’hôpital et pour la plupart indépendantes des décisions qui sont prises dans le plan stratégique; 15 millions d’économies sont prévus en trois ans. HNE a déjà commencé ce travail en 2011 et, selon les projections des comptes, a atteint les objectifs 2011 fixés, avec les premiers 5 millions. Il pense y arriver aussi pour 2012.
  • La mise en place des options stratégiques préconisées par le Conseil d’Etat: en ne faisant pas « tout partout », on rassemble les forces et on améliore l’efficience, on fait des économies d’échelle. C’est une évidence même si ces économies ne sont pas chiffrées dans le détail dans le rapport du Conseil d’Etat. Et pour cause. Nous sommes dans un plan stratégique et nous devons donc fixer des objectifs stratégiques en matière financière, ce que nous avons fait très clairement. Nous ne sommes pas dans une phase opérationnelle où on additionne le prix des savonnettes. Ce chiffrage appartiendra à HNE dans la phase de mise en œuvre concrète. C’est HNE qui doit dire comment il va réaliser les objectifs préconisés et c’est cette manière de travailler qui va influencer les coûts. Dire que le rapport n’est pas chiffré, c’est ne pas comprendre ce qu’est un plan stratégique ou une étude opérationnelle. Mais à n’en pas douter, les conditions cadre pour les réaliser sont posées.
  • Certains ont aussi dit que ce plan n’avait pas été soumis au service financier. C’est faux. Il lui a été envoyé le 6 décembre. C’est le service financier qui n’a pas voulu l’évaluer, parce qu’il n’est pas en mesure de le faire. Il ne connaît pas le domaine de la santé et ne peut pas dire ce que va coûter ceci ou cela sans savoir comment l’hôpital va l’organiser.
  • Ce plan n’a pas non plus été élaboré avec M. Randin et par conséquent, M. Randin n’est pas parti à cause de ce plan, malgré les bruits que certains ont lancé, en espérant que d’autres y croient….
  • Il a été élaboré par le CE et le Service de la santé publique, qui a pris de nombreux contacts, consulté de nombreuses commissions, conseils, médecins, etc.

 

 

 

 

Dia 6 – Conclusion

Voilà, Mesdames et Messieurs les députés, les lignes de force qui ont guidé le gouvernement dans ses réflexions. Simultanément, il constate que ses décisions permettent également de rétablir un équilibre relatif entre les sites de la Chaux-de-Fonds et de Pourtalès, ou à tout le moins de réduire le déséquilibre constaté en dernière année suite à la concentration du femme-mère-enfant à Pourtalès.

En cela, le Conseil d’Etat répond aussi à la volonté du législateur et de la population qui a voté massivement en faveur de l’EHM en 2005 sur la base d’un rapport qui disait que: « Le Conseil d’Etat est garant de l’équilibre entre les régions et il est le protecteur des intérêts de la population. »

Mesdames et Messieurs, le rapport du Conseil d’Etat est le fruit de nombreuses discussions et négociations avec les acteurs concernés. Il se veut une solution cohérente qui privilégie le regroupement des services médicaux en centres de compétences forts qui favorisent la qualité, la visibilité et l’économicité de la prestation. Par ailleurs, il partage les différentes missions entre les régions de manière à assurer des activités intéressantes sur chacun des sites.

Le Conseil d’Etat souhaite que les options qu’il propose au Grand Conseil permettent au canton de Neuchâtel de sortir de l’impasse dans laquelle il se trouve depuis plusieurs années et de continuer sa réflexion sur le site unique. Il faut régler la phase de transition avant de pouvoir se consacrer à la création du site unique de soins aigus.

 

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