Les analyses en cours confirment la pertinence du plan défendu par le Conseil d’État
Alors que les analyses en cours ne font que confirmer la pertinence de la proposition du plan stratégique du Conseil d’État à propos de la répartition des missions hospitalières, le Groupe de Travail Interpartis de La Chaux-de-Fonds, qui considère toujours et plus que jamais ce plan comme la meilleure solution pour l’avenir d’Hôpital Neuchâtelois, s’inquiète des manœuvres de diversion en cours pour tenter de masquer la valeur de la procédure envisagée. Certains remettent sur le tapis des solutions qui n’ont pas résisté à une analyse sérieuse et qui ne seraient pas exploitables à moyen terme (création d’un centre locomoteur sur le site de La Chaux-de-Fonds et maintien de demi-chirurgies sur 2 sites). D’autres, face à des premières analyses qui confirment la pertinence du plan du Conseil d’État, cherchent à déstabiliser les ministres. L’objectif semble d’esquiver la comparaison des coûts et de masquer les qualités politiques et médicales du plan stratégique du Conseil d’État.
Depuis quelques jours, la presse avance des comparaisons de coûts annoncées comme des scoops. En réalité, il s’agit de données faciles à extrapoler. Nous sommes heureux de constater que l’étude « bâloise » mandatée par le Conseil d’État confirme les chiffres que nous estimons depuis plusieurs semaines (cf. annexes). Aménager le site de Pourtalès en site unique de soins aigus coûterait 120 millions (selon nos estimations, 145 millions compte tenu qu’il s’agit d’une transformation d’un bâtiment existant et en exploitation) ; Il ne faut pas négliger un 3e chiffre important, celui du coût de l’adaptation du site de La Chaux-de-Fonds qui sera de toute façon nécessaire car il s’agit d’une mise à niveau du bâtiment et de ses infrastructures techniques de base qui seront de toute manière nécessaire pour la période transitoire et pour le futur quelle que soit le devenir du site. La direction logistique avait avancé la somme de 28 millions, mais ces chiffres ne recouvrent pas l’ensemble des travaux nécessaires, le chiffre de 80 millions est cité aujourd’hui par l’étude « bâloise », il parait possible. Il s’ajoutera de de toute façon aux 120-145 millions ou aux 300 millions cités ci-dessus) au coût d’un site unique de soins aigus. 80 millions c’est déjà beaucoup, mais 122-145 + 80 ou 300 + 80 c’est bien plus que les moyens à disposition du Canton qui a d’autres dépenses en perspective.
Il faut prendre en compte la réalisation des structures d’accompagnement
Au-delà des coûts d’investissements d’un site unique de soins aigus, il s’agit de prendre en considération les coûts induits par l’adaptation ou la réalisation nécessaires des autres unités hospitalières prévues autour de la structure centralisée : les fameuses portes d’entrée, centres de diagnostic et de traitement. Ces structures auront un coût de réalisation et d’exploitation. Il faudra en tenir compte quand on prendra la décision définitive de créer un site unique de soins aigus.
Rappelons qu’il n’a jamais été question de regrouper toute la médecine de ce canton en un seul lieu ce qui représenterait un hôpital de 500 à 600 lits, réunissant les lits « A » et « B » et impliquerait l’abandon de tous les autres établissements hospitaliers actuels. On ne parle que de concentrer les « soins aigus ». Pour de nombreuses raisons (évidemment financières, mais aussi politiques et structurelles), il n’a jamais été envisagé une telle structure. Pourtant, dans la population surtout et même chez certains politiciens, la confusion existe : en évoquant le site unique de « soins aigus », beaucoup utilisent le raccourci « hôpital unique », sans saisir la nuance.
Par ailleurs, il vaut la peine de rappeler ici que concentrer n’implique pas forcément l’économie de certains équipements : par exemple, on ne peut pas travailler avec un seul scanner déjà saturé si on concentre à l’endroit où il est les patients de 2 sites ; ce type de réflexion s’applique à beaucoup d’autres équipements techniques.
Diversions
Diversion 1 : on esquive la comparaison avec la répartition proposée par le plan stratégique
Nous contestons la manière dont les récentes comparaisons sont avancées. Elles sont exploitées comme moyen de diversion pour esquiver la solution qui s’impose dans le débat actuel : prendre pour référence le plan du Conseil d’État qui est au centre du débat. C’est son coût qui doit être confronté aux autres scénarios, en tout cas dans un premier temps.
Le plan propose un Site de soins aigus réparti entre Pourtalès et La Chaux-de-Fonds. Le débat se déplace sur une comparaison Site unique de soins aigus à Pourtalès ou à Fontainemelon ! Il faut faire une comparaison entre les investissements impliqués par la proposition du Conseil d’État, la situation actuelle et bien sûr les scénarios du futur, mais pas seulement entre ceux-ci.
Les chiffres comparant les divers scénarios de site unique ne sont pas nouveaux. Ce qui est nouveau c’est le fait que la presse en admette la réalité alors qu’auparavant le coût de la transformation de Pourtalès était très nettement sous-évalué.
L’estimation des investissements nécessaires à la mise en conformité du site de La Chaux-de-Fonds pour permettre la mise en place du plan de Conseil d’État, faite par la direction logistique de HNE est de 28 millions. C’est ce chiffre qui doit être comparé aux 120-145 millions et 300 millions opposés ci-dessus, à ces derniers il faut cependant ajouter ces mêmes 28 millions car l’assainissement du site de La Chaux-de-Fonds sera de toute façon nécessaire dans le cas de la réalisation d’un site unique de soins aigus.
Nous avons par ailleurs à plusieurs reprises insisté sur le fait que les investissements hospitaliers estimés sur le site de Pourtalès ne prenaient pas en compte des coûts inévitables d’infrastructure urbaine (routes, accès des transports publics, aménagement du quartier) pour permettre à un quartier déjà saturé d’accueillir le va-et-et vient d’un centre unique de soins aigus en plus de Microcity qui s’y implante.
Diversion 2 : on néglige l’inévitable période transitoire
Il y a diversion parce que l’on ne parle plus que de la réalisation du site unique. On ne peut pas ignorer la période transitoire inévitable. Quelle que soit l’option choisie pour un éventuel site unique de soins aigus (Pourtalès, Val-de-Ruz, La Chaux-de-Fonds), il faudra au moins dix ans pour qu’il soit opérationnel. Le plan du Conseil d’État prévoit une solution rationnelle et économique pour cette période transitoire, c’est nécessaire car nous devons prendre des mesures pour améliorer et adapter au plus vite notre organisation hospitalière. Ne pas procéder à des regroupements et à la répartition équilibrée que propose le plan stratégique du Conseil d’État, c’est s’enfoncer dans un déséquilibre coûteux et inadéquat sur le plan médical et sanitaire. C’est cela qui sera peut-être « la mort d’Hôpital neuchâtelois » pour reprendre les paroles d’un journaliste de la RTSR. Il faut rapidement prendre des dispositions transitoires, le statu quo n’est pas viable.
Diversion 3 : les autres qualités du plan sont mises à l’écart
La 3e diversion consiste à déplacer totalement le débat sur le plan économique en négligeant les aspects politiques et médicaux. Sur le plan politique, c’est une solution qui respecte bien la démographie de ce canton, c’est une solution confortable pour les patients du Haut et du Bas ; le Val-de-Travers, Le Locle et le Val-d-Ruz y trouvent leur compte car leurs structures seront maintenues (l’hôpital unique de soins aigus risque néanmoins d’entraîner la fermeture de ces structures au profit des structures de Neuchâtel ou de La Chaux-de-Fonds qui libéreront alors des espaces importants). C’est une solution qui répartit les volumes d’activités et qui maintient les emplois.
Sur le plan médical, malgré les réticences de certains médecins de Neuchâtel parce que ce sont eux qui verront leurs habitudes le plus grandement modifiées, c’est un plan cohérent. On maintient un service de médecine de qualité avec un bon niveau de rentabilité et d’attractivité pour les médecins et les patients sur les 2 sites (élément sûrement le plus important et trop souvent négligé dans les commentaires, pourtant c’est ainsi que l’on assure la sécurité sanitaire des habitants et des urgences de qualité) et on répartit les activités chirurgicales de manière cohérente et économique.
Un travail sérieux et non partisan
Les critiques successives contre le plan du Conseil d’État ne résistent pas à une analyse précise et objective. Seuls les partisans du « Tout à Neuchâtel » n’y trouveront pas leur compte. Il ne s’agit pas, comme le laissait aussi entendre la RTSR d’une guerre entre La Chaux-de-Fonds et Neuchâtel, qui voudraient chacune l’hôpital chez elle, mais d’une volonté de trouver un équilibre efficace qui respecte l’esprit des choix du peuple et du législateur.
Les récents développements et analyses en cours démontrent que le travail du Groupe Travail Interpartis de La Chaux-de-Fonds est sérieux, que sa volonté de proposer une solution acceptable sur les 3 plans, financier, médical et politique, est bien réelle. Ce groupe revendique toujours être une force de proposition constructive interdisciplinaire et non un groupe d’action politique. Il a toujours soigneusement contrôlé la qualité, la pertinence et la faisabilité de toutes les propositions qu’il a soutenues. L’évolution du dossier le prouve.
Sérieuses inquiétudes politiques
Les politiciens du Groupe Interpartis sont cependant très inquiets de la tournure que pourraient prendre les événements. Un revirement du Conseil d’État ou un refus du plan par le Grand Conseil serait considéré comme un affront voire une trahison vis-à-vis des habitants du Haut du Canton. Pendant la récolte des 10’000 signatures pour demander au Conseil d’État de trouver une solution raisonnable et acceptable pour l’ensemble du canton nous avons pu mesurer que la capacité de mobilisation du Haut était potentiellement forte, beaucoup exigeait même davantage que ce que proposait le Groupe de Travail Interpartis. C’est un aspect qui doit être pris en compte très sérieusement par le gouvernement et les députés.
Pour le Groupe de Travail interpartis sur l’Hôpital neuchâtelois :
Théo Bregnard (POP)
Hughes Chantraine (UDC)
Patrick Erard (Verts)
Théo Huguenin-Elie (PS)
Claude-André Moser (PLR)