40ème anniversaire du Registre neuchâtelois des tumeurs
Monsieur le Président, Mesdames, Messieurs les député-e-s,
Ce rapport prévoit l’ancrage du registre cantonal des tumeurs dans la loi de santé et son financement par l’Etat
Le Conseil d’Etat a fixé en 2009 comme un des objectifs du plan directeur de prévention et de promotion de la santé de « faire reculer les maladies non transmissibles », dont les cancers. Sur cette base, et afin de mieux coordonner les actions déjà entreprises dans le canton dans les domaines de la prévention du cancer, du dépistage et des soins, voire de les renforcer et de les compléter, mon département a élaboré un plan cantonal cancer. Ce plan se base sur un état des lieux fait en collaboration avec les acteurs et prend en considération la littérature spécialisée et les recommandations en vigueur. Il a pour but de diminuer le nombre de personnes qui souffrent et qui meurent d’un cancer et d’améliorer la qualité de vie des personnes atteintes de cancer.
Le projet de révision de la loi de santé, qui vous est soumis, a pour objectif de concrétiser un des quatre objectifs de ce plan cancer qui est le développement d’un système performant d’information sur le cancer.
Ce système existe déjà dans le canton, c’est le Registre neuchâtelois des tumeurs (RNT. Or son existence n’est aujourd’hui pas assurée, vu l’absence de base légale, de financement pérenne et de structure juridique. Il s’agit donc de garantir son existence. C’est l’objet de ce rapport.
Le cancer constitue la deuxième cause de mortalité dans notre pays et est une priorité de santé publique.
Pouvoir s’appuyer sur des données probantes pour concrétiser notre plan cancer, suivre l’incidence des cancers dans la population et déterminer les axes d’intervention est indispensable.
Ce projet implique une charge supplémentaire pour l’Etat, mais cette charge est très modeste, si l’on considère les coûts humains et économiques colossaux liés aux cancers.
Les enjeux des cancers se comptent chaque année dans notre canton en centaines de vies humaines et en millions de francs. Il est donc très important de repérer les risques les plus élevés, pour pouvoir proposer la prévention la meilleure, d’évaluer l’effet des traitements (de voir si les nouveaux traitements les plus chers, sont aussi les plus efficaces), ce que l’on peut faire grâce au RNT.
En outre, si HNE veut développer, conformément à la décision du Grand Conseil, un pôle d’oncologie et un centre de sénologie reconnu au niveau national, il est important qu’il puisse s’appuyer sur les données d’un registre des tumeurs.
Le canton soutient financièrement le RNT depuis ses débuts, il y a 40 ans. A certaines périodes, il le finançait seul. C’est d’ailleurs ce que font la plupart des autres cantons qui en ont un. L’intervention de la Ligue contre le cancer est une particularité neuchâteloise. Elle s’explique par le fait que la LNCC a bénéficié de dons très importants au début des années 2000, ce qui lui a permis de se montrer « généreuse ».
Enfin, un avant-projet de loi fédérale concernant l’enregistrement des cancers est en cours d’élaboration au Département fédéral de l’intérieur qui devrait contraindre les cantons à disposer d’un registre des tumeurs dans un cadre cantonal ou intercantonal. Il serait peu rationnel de laisser tomber le registre cantonal des tumeurs maintenant, et de devoir se séparer des compétences notamment humaines qui le gèrent, pour devoir en remettre un sur pied dans quelques années, avec tous les investissements et les efforts que cela implique. D’ailleurs la plupart des cantons disposent ou disposeront bientôt d’un registre des tumeurs, ce qui démontre, si besoin est, l’importance d’un tel outil.
D’ailleurs, l’existence du registre des tumeurs du Jura qui est très étroitement dépendant de celui du canton de Neuchâtel, serait mise en danger par la disparition du registre neuchâtelois. Or le canton du Jura aimerait poursuivre sa collaboration avec le registre neuchâtelois et même la renforcer, par exemple en se réunissant avec le canton de Neuchâtel au sein d’une structure intercantonale qui gérerait un registre commun aux deux cantons.
Sur la base de ce qui précède, je vous propose, Mesdames et Messieurs les députés, d’adopter ce rapport