Message au Congrès du Parti Socialiste Neuchâtelois pour la fin de mon mandat

Chers Camarades, Chers Amis,

C’est l’occasion aujourd’hui de vous remercier du fond du cœur pour tout le soutien que vous m’avez apporté durant ces quatre dernières années plus particulièrement, mais aussi de la confiance que vous m’avez toujours témoignée au cours de mes divers mandats, mais surtout, je vous remercie de votre amitié qui m’a soutenue depuis ce jour de 1996 où j’ai adhéré au PSN. Un merci tout particulier au PSVR et au PSMN avec lesquels j’ai travaillé en étroite collaboration. Merci à la présidence et au secrétariat du PSN. Merci aux commissions du PSN au sein desquelles nous avons échangé tant d’idées d’action et de convictions.

En décidant, l’automne passé de ne pas me présenter aux élections au Conseil d’Etat, j’ai mis un terme à cette phase de ma carrière politique, à mon mandat politique, mais sûrement pas à mon engagement ou à mes idées de gauche ! Je vais donc redevenir une militante de base de la section du PSMN et je me réjouis déjà de ce que nous allons vivre ces prochaines années ensemble.

Depuis 17 ans, j’ai partagé avec vous de nombreux moments, échangé des idées, mené des campagnes, des combats difficiles.

Je me rappelle en particulier de toutes ces soirées d’élections sous haute tension. La marche en avant du PS et tous ces succès. Nous avons peu à peu grappillé des voix, des sièges, jusqu’à obtenir des majorités dans les villes, au Grand Conseil pendant quelques années et au Conseil d’Etat, et puis la double représentation socialiste au Conseil des Etats, un fait qui ne s’était jamais produit en Suisse et qui pourrait bien ne jamais se reproduire. D’autres cantons ont une représentation socialiste et verte, mais aucun n’a jamais eu, depuis non plus, deux socialistes. Et puis surtout des votes importants où la population neuchâteloise a voté dans le sens du PS.

J’ai donc vécu avec vous des grands moments, où nous avons été unis par l’enthousiasme et le bonheur de la victoire. Nous y avons cru. Nous nous sommes battus et nous avons réussi.

Nous avons bien sûr aussi vécu des moments difficiles, des défaites, des affaires qui nous ont divisés, mais qui nous ont toujours poussé à rebondir.

La gauche n’a pas à rougir du bilan de cette législature. La gauche, il est vrai minoritaire au Conseil d’Etat, mais majoritaire au Grand Conseil a pu faire avancer de nombreux dossiers importants, dans les domaines de la santé et du social, des domaines auxquels elle tient tout particulièrement.

Je pense en particulier à

–      la Loi sur l’accueil des enfants, qui nous a permis de créer plus de 1000 nouvelles places d’accueil extrascolaires,

–      les subsides de l’assurance maladie, qui ont été augmenté considérablement, malgré des restrictions budgétaires très sévères, ce qui a permis d’effacer près de la moitié de l’effet de seuil,

–      les bourses, que nous avons fortement augmentées, jusqu’à permettre aux étudiants de vivre entièrement de leur bourse et de ne plus dépendre de l’aide sociale.

–      Nous avons de même augmenté substantiellement les places de stages pour les personnes sans travail venant de l’aide sociale.

–      Nous avons lancé le concept d’entreprise sociale et entamé l’élaboration d’un modèle de prestations complémentaires pour famille.

–      Nous avons augmenté considérablement le nombre de places d’accueil dans les institutions sociales. Nous avons lancé des ateliers pour personnes handicapées psychiques, créé de nouvelles places d’accueil pour les personnes cérébrolésées, gravement handicapées et dépendantes.

–      Sans compter le plan stratégique des institutions spécialisées, qui est très innovant et doit permettre de prendre en charge les personnes en difficultés sociales de manière continue, en évitant que quelques-unes d’entre elles ne tombent dans les trous entre les assurances sociales,

–      Nous avons lancé un plan d’action contre le cancer, cantonalisé le Registre des tumeurs, élaboré un plan d’action contre les maladies mentales, mis en place une procédure de collaborations complexes en cas d’épidémies graves, défendu les mesures de protection contre le tabagisme et mené une campagne en faveur de la transplantation d’organes.

–      Nous avons réalisé une planification des services et de l’accueil des personnes âgées, fait une loi sur les EMS qui doit laisser plus de liberté de gestion et permettre de diversifier et d’adapter mieux l’offre.

–      Nous avons sorti NOMAD de ses difficultés financières et organisationnelles,

–      fait passer la psychiatrie de la prise en charge asilaire à un hôpital de soins aigus moderne, créé un Centre d’urgence psychiatrique à Pourtalès et bientôt aussi à La Chaux-de-Fonds, déménagé tous les soins aigus psychiatriques à Préfargier et développé l’hôpital du Locle.

–      Nous avons trouvé avec vous un consensus en ce qui concerne HNE et élaboré un modèle d’hôpital décentralisé, qui assure des prestations de proximité, simples, bon marché, conformes à ce que doivent et peuvent faire aujourd’hui les hôpitaux régionaux.

–      Nous avons introduit de nombreuses mesures d’économies au sein d’HNE, et ainsi maîtrisé les coûts hospitaliers. HNE est aujourd’hui l’hôpital de Suisse dont les coûts sont le mieux maîtrisé. Nous en avons vu directement un effet sur les primes. Nous sommes maintenant dans la moyenne suisse.

–      Enfin nous avons réorganisé le 144 et les soins préhospitaliers, la hotline pédiatrique et la médecine de garde.

–      Nous avons assuré la relève en médecins généralistes en organisant et finançant les stages en cabinet.

Et je ne vous ai cité ici qu’une petite partie de tout ce qui a été réalisé en quatre ans.

Malheureusement, nous n’avons pas encore résolu tous les problèmes sociaux.

Cependant, alors que l’Europe s’enfonce dans la crise, le chômage et les problèmes sociaux, la Suisse et notre petit canton sont relativement épargnés. Bien sûr, le chômage ne diminue pas beaucoup et le nombre de personnes qui dépendent de l’aide sociale est trop élevé. Nous devons donc réexaminer nos institutions et nous assurer qu’elles correspondent encore bien aux besoins de la population.

En somme, il reste encore quelques occupations pour Monika, Laurent et Jean-Nath et bien sûr pour le Groupe socialiste et la gauche au Grand Conseil.

Je souhaite à Monika, Laurent et Jean-Nath beaucoup de plaisir dans leur travail, de bonnes idées, un Conseil d’Etat bien soudé et une gauche qui les soutienne et je souhaite à nos députés de faire triompher leurs convictions, malgré leur situation minoritaire.

 

Quant à moi, j’ai commencé depuis quelques jours mon travail de recherche à Lausanne avec l’objectif de faire le point de la situation et de proposer de nouveaux modèles de financement de l’assurance maladie.

Mais pour aujourd’hui, merci encore à toutes et à tous !

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